12 janvier 2006

Rétro : Mars : Ten Little Indians

Le hasard est parfois (ou souvent?) facétieux. L'intitulé de cette rétro est en fait le titre d'une chanson des Yardbirds avant que le groupe ne sombre corps et bien et que les morceaux soient récupérés par Jimmy Page pour en faire Led Zep. En début d'année dernière, ce morceau m'était retombé dans l'oreille. Avec un sacré sens de l'à-propos puisque j'ai commencé le mois au Disney Village pour une convention de commerciaux d'un constructeur automobile. Une fois passé discours de "winner" et autres camemberts, nous avons droit au spectacle de la conquête de l'Ouest américain vu par Buffalo Bill et Disney. Edifiant. En sortant, je me suis rappelé les dernières strophes de la chanson des Yarbirds : "One little Indian, Out looking for the sun. At six o'clock, the moon came out, Then there was none."


12 mars : Retour dans le bassin minier. Cap sur Mazingarbe. Une ville tout en longueur coincée entre Lens et Béthune. Point remarquable, une usine chimique adossée à un terril. N'allez pas croire que je veuille dénigrer cette commune mais ça pose le décor. C'est là, enfin à la salle des fêtes, que se déroule le festival Masters Of Rock. Aux commandes de ce concert improbable, puisque s'appuyant sur une sélection de groupes oeuvrant dans la reprise (mais du lourd, pas de la chansonnette), une bande de fous furieux qui écumaient et écument encore bon nombre de salles de concert en Europe. Z'ont la foi chevillée au corps, ces gusses. Je sais de quoi je parle pour les avoir fréquenté un certain nombre d'années. Alors ce concert, pour moi c'est un bain de jouvence.
Quand j'arrive, les hostilités sont déjà largement entamées, deux groupes ont bien chauffé le public... qui continue à rentrer dans la salle. Les organisateurs sont surpris par l'affluence. Ils espéraient faire 400 entrées, ils en feront plus du double. Du coup, certains riront jaune. Quand j'arrive près de la scène, c'est Crossroads qui en prend possession. Des vieux routiers du hard rock régional qui sont revenus à leurs premiers amours, le blues. Et plus particulièrement, celui de Rory Gallagher. Alain, le guitariste-chanteur est particulièrement inspiré et réussit parfois à retrouver la verve de l'Irlandais.
Dreadful Lemons prend le relais avec un hommage à Led Zeppelin. Durant près d'une heure les standards du Dirigeable défilent comme à la parade. Ça sonne, c'est propre mais ça manque d'âme.
Arrive la tête d'affiche. De vieilles connaissances que les zicos de Scottland. La section rythmique, l'un des guitaristes et le chanteur de Blackwhite (un p.. de bon groupe de hard du début des années 90 en France) qui se sont acoquinés avec Paul Ferreira (aka Paulo, ex-H Bomb) à la lead. Au programme, AC/DC, mais période Bon Scott, s'il vous plaît. Certes, ils ne poussent pas le mimétisme des "tribute bands" (groupes de reprises) anglo-saxon à reprendre les fringues et les poses du groupe. Ils n'en ont pas besoin. Leur truc à eux, c'est la sueur et la sincérité. Il n'y a pas trente six façons de jouer Whole Lotta Rosie ou Let There Be Rock. Tout est dans les tripes. Et pour ça, Scottland, vous pouvez leur faire confiance. La rythmique vous passe dessus comme un rouleau compresseur tandis que Paulo à la guitare et Eric au chant se chargent d'annihiler toute résistance. Mais on aime ça et on en redemande. Leur show passera à la vitesse de l'éclair. Voilà ce que c'est que de faire des photos de concert. Difficile de se consacrer au son et à l'image.

Eric, le chanteur de Scottland. Une gueule. Dans tous les sens du terme.


Thierry, le batteur de Scottland. En photo, on les oublie souvent ceux-là. Toujours au fond, cachés par les cymbales.


A la manière de. Un hommage à Ross Halfin (voir lien).

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