16 février 2006

Conditions humaines : carnet de route

Ça y est. C'est parti. J'ai pris mes quartiers d'hiver à Pantin, au Centre national de la Danse. A défaut d'être esthétique, ce bloc de béton brut et de verre est assez fonctionnel. C'est là que Pietra (aka Marie-Claude Pietragalla) s'est installée avec sa petite troupe pour créer "Conditions humaines", LE spectacle de la commémoration de la catastrophe minière de 1906. Pour ceux qui auraient raté un épisode, je rappelerai que la catastrophe dite de Courrières (car c'est la compagnie des mines de Courrières qui avait été touchée) s'est produite le 10 mars 1906 et a entraîné la mort de 1099 mineurs. Seuls les Chinois ont fait pire avec 1549 morts en 1942. Mais cette catastrophe industrielle est emblématique à plus d'un titre :
- Si le grisou était l'ennemi n°1 du mineur, la poussière pouvait aussi être un tueur redoutable.
- La solidarité professionnelle a joué à plein. Des mineurs allemands étaient venus participer aux opérations de sauvetage malgré un contexte tendu entre les deux pays.
- Malgré de nombreux avertissements, la compagnie des mines de Courrières avait privilégié la rentabilité au détriment de la sécurité des mineurs. Quelques améliorations seront apportées à la suite de la catastrophe mais surtout de la grève qui suivra cette tragédie. Une grève réprimé de façon sanglante sur les ordres de Georges Clemenceau, alors ministre de l'Intérieur.
Cette histoire qui a marqué la région et des générations de mineurs est donc la trame de la nouvelle création de Marie-Claude Pietragalla. Mais dès le premier jour de répétition auquel j'assiste, je comprends que le propos de la chorégraphe ne se limitera pas à la seule évocation de la tragédie. La vie quotidienne du mineur et de son épouse y prend une place non négligeable. En attendant, les dix danseuses et danseurs qui constituent la troupe retrouvent doucement leurs marques après les premières répétitions qui s'étaient déroulées en décembre. Vu de l'extérieur, on voit qu'une complicité s'est déjà instaurée entre les protagonistes. La chrysalide peut commencer sa mue.

L'échauffement, un moment d'introspection.


Pas toujours facile de se fondre dans le décor.


Un instantané au détour d'une porte ouverte.


Un pas de deux et son reflet.


A chacun son style.

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