16 février 2006

Les doigts dans la prise

C'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe. Pour la musique, c'est pareil. Rien ne vaut des recettes éprouvées. Vendredi dernier, l'Escapade nous en a encore donné la démonstration. A l'affiche, du blues. Hexagonal et original. Enfin, pour Paint It Blue, ça sa discute. Non pas que le groupe soit mauvais. Mais il fait plutôt partie des fidèles de la parole de Robert Johnson, Freddie King et consorts. Tout est dans la note bleue. La tête d'affiche, Jesus Volt, serait plus de l'école des iconoclastes. Leur approche des trois accords/douze mesures s'apparente à celle de Fleetwood Mac première période ou Led Zep circa "In My Time Of Dying". Un grand coup de pied dans les conventions. Il suffisait de voir le set du guitariste pour comprendre que ces gaillards ne respectent rien : une acoustique dotée d'un micro d'électrique scotchée dans la rosace; la bête est connectée sur un bon vieux Marshall des familles. Son sale assuré. La prestation du groupe est à l'image de cet équipement : faisons nous plaisir, il sortira bien quelque chose de tout ça. Le résultat, un blues rocailleux qui sent le bourbon et la clope, la sueur et les nuits sans sommeil. Malgré un public clairsemé (mais où étaient-ils donc les fous de zique?), Jesus Volt n'a pas joué à l'économie. Pas le genre de la maison. Ça nous a fait du bien aux oreilles. Et tant pis pour ceux qui n'y étaient pas.

Paint it blue, un groupe soudé.


"Jesus gonna be here"... En attendant, un peu de musique...


Pas besoin d'avoir une guitare valant des milliers d'euros pour avoir le son.

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